Revue de 65.000 cas ....

Nous sommes le (depuis hier soir jusqu'au coucher du soleil de ce soir

Non, je n'ai pas circoncis 65.000 enfants.
Je me suis intéressé à un article israélien publié sur Ynet (http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4474068,00.html) et irrespectueusement intitulé <<Brit Milah "ratées">>, pour autant que je comprenne l'anglais.

Brit Milah "ratées", étude israélienne sur l'année 2013

Il est à noter que seules les circoncisions réalisées par des Mohalim hors hôpital ont été étudiées par une commission interministérielle du Ministère de la Santé et du Grand Rabbinat israélien, à partir de rapports émanant des hôpitaux. (Les hôpitaux sont obligés de signaler tout incident qui leur est amené dans les suites d'une Brit Milah)

31 bébés examinés à l'hôpital en suite de Brit Milah en 2013, contre 38 en 2012, pour un nombre total évalué à 65.000 circoncisions par an.
24 sur 31 ont été examinés pour saignement, un pour infection.
Il n'y a pas eu de lésion du gland (Aïe la coupe) , ni de rétention urinaire (pansement trop serré) en 2013, contre 2 cas en 2012.
Certains enfants ont été gardés au maximum 24 heures à l'hôpital pour observation. Deux ont été gardés 3 jours, soit un total de 19 jours d'hospitalisation.
Sur les 31 cas, 2 ont été traités par une intervention chirurgicale, deux ont eu besoin de sutures.
15 ont été traités par soins simples. 7 n'ont eu besoin d'aucune hospitalisation, dont 3 n'ont eu besoin d'aucun soin.
En 2012, il y a eu 51 jours d'hospitalisation, dont deux enfants ont été gardés 15 jours, 18 ont reçu des soins simples, 7 des sutures, 2 des soins chirurgicaux, 4 n'ont reçu aucun traitement.
13 cas sur 23 complications étaient le fait de Mohalim certifiés par le Rabbinat, et le rapport était le même en 2012.
Jusqu'à ces dernières années, le nombre d'enfants amenés à l'hôpital des suites de circoncision était entre 50 et 60.
Le Dr. Moshe Westreich, membre du comité ministériel de surveillance des Mohalim a souligné que la plupart des cas étaient des problèmes banaux, qui ne demandent pas normalement de consultation hospitalière. La plupart des cas se situaient Chabbat ou dans des villes excentrées, lieu ou moment où peu de Mohalim sont disponibles. Il note de plus que les risques éventuels d'une Brit Milah n'épargne pas les Mohalim expérimentés, ni les médecins.
31 Brit Milah "ratées", ou plus précisément "à soucis", représentent 1 "complication" pour 2000 actes, ou moins de 0,05%
Si on enlève les cas traités par "soins simples", 16 cas sur 65.000 deviennent un cas pour 4000 actes, 0,025% de Brit Milah "à problème"
Si l'on réduit ce chiffre par rapport à "chabbat" et "ville isolée", si l'on tient compte des enfants amenés à l'hôpital sans autre motif que l'angoisse parentale, toutes situations qu'un Mohel est à même de gérer, le ratio est beaucoup plus faible.

Conclusion personnelle:
Le titre Brit Milah "ratées" est une exagération manifeste, et il vaut mieux parler de Brit Milah à problème.
I ntérêt de bien expliquer les procédures de soin aux parents, les manœuvres de compression en cas de saignement, garder le contact permanent par téléphone portable (hors Chabbath) et envoi de photos, mise à disposition d'une feuille explicitant les soins des premiers jours, savoir orienter les parents vers un autre mohel en cas d'indisponibilité.

Cette étude est à rapprocher d'études fort différentes:
"Faut il médicaliser la circoncision?" http://milah.fr/sixcas.htm, interprétation à charge et tendancieuse d'une étude réalisée à l'Hopital Necker, et publiée dans European Journal of Pediatrics 2010 – 169,

Complications of circumcision in Israel: a one year multicenter survey. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15984378?dopt=Abstract dont les auteurs étudient les taux de complications, mais ne comparent pas les chiffres de circoncisions effectuées par des Mohalim à celles effectuées par des médecins. Pour corser l'affaire, ils considèrent les excédents de peau (coupe insuffisante) comme des "complications" , ce qui fait gonfler les chiffres. Ils concluent tout de même qu'il n'y a pas de différence significative entre les chiffres de complications dues aux Mohalim ou à des médecins.


Complications of circumcision performed within and outside the hospital. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16132769?dopt=Abstract. Etude turque, qui conclue que les circoncisions effectuées par des non médecins sont plus risquées que les circoncisions médicales.
(Les résultats de cette étude ne sauraient être transposés aux circoncisions traditionnelles juives, qui se font dans des conditions extrêmement différents)


contacter Aharon Altabé
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