Zokher Berit Avoth
Sur les Minhaguim des Juifs du Maroc

Nous sommes le (depuis hier soir jusqu'au coucher du soleil de ce soir


Zokher Berit Avoth
Sur les Minhaguim des Juifs du Maroc

Rav Raphaël Moché Delouyah

Traduction Aharon Altabé - www.milah.fr


Brit Milah
1 A la naissance d'un garçon, on a l'habitude de faire "ta'hdir" chaque soir dans la chambre du petit jusqu'à la Brit Milah. Ceci le protège des forces du mal.

2 On ferme la porte (…) et l'on dit "Viyehi Noam" (Tehilim 90), puis "yochev beseter" (Tehilim 91), puis le verset "hamalakh hagoel (Béréchit 48, 16), puis le verset "ben porat Yossef" (Béréchit 49, 22) trois fois.
On chante ensuite le piyout "hayeled hazé yzke librito", (Cet enfant méritera d'être circoncis, son père et sa mère assisteront à son mariage), et l'on chante encore d'autres chants, et on sert un repas.

3 La veille de la Brit Milah on fait le "Brit Its'hak" tel que décrit dans les livres de prières, et on fait une Séouda (repas) en l'honneur du Prophète Elie.

4 On a l'habitude de ne pas honorer quelqu'un pour être "Sandak" (celui qui tient l'enfant sur ses genoux durant la Brit Milah) si on lui a déjà donné cet honneur pour un fils précédent, et à chaque fois on donne cet honneur à une personne différente. (Références: Maharil, Ramo, "Noheg behokhmah" du Rav Yossef Ben Naïm, "Zé hachoul'han" du Rav Eliahou Guigue).

5 L'usage est de donner la place de Sandak au grand-père paternel pour le premier fils, et au grand-père maternel pour le second fils. (C'est ainsi que j'ai reçu de mon grand-père le Rav Its'hak Delouyah)

6 On a l'habitude que le Sandak s'assoit sur le fauteuil d'Eliahou, et lorsqu'il pose l'enfant sur ses genoux, le Mohel dit "Ceci est le fauteuil d'Eliahou le Prophète de bonne mémoire, qu'il se révèle rapidement, de nos jours, Amen".

7 A Marrakech, il est d'usage que le papa du bébé est revêtu du talith, sans les Tefilin au moment de la Brit Milah, mais pas le Sandak. . (C'est ainsi que j'ai reçu de mon grand-père le Rav Its'hak Delouyah, et j'ai pu constater que le Rav Ovadiah Yossef fait ainsi).

8 Avant la Brit Milah, on ne dit pas du tout "Chéma Israël" ni "Hachem Melekh", ni "Ana Hachem"*, mais on chante le Pyout "Eerokh Mahal libi", et "Beroukhim atem", après quoi le Mohel dit "Ceci est le fauteuil d'Eliahou etc." et il commence la Brit Milah. (* Ainsi est aussi l'usage à Tunis, comme écrit par le Rav David Sitbon)

9 Le père dit la bénédiction "lehakhnisso…" après la bénédiction faite par le Mohel, entre la coupe et la "priah", comme énoncé par l'auteur du Choul'han Aroukh. (On consultera encore "Nahalat Avoth" du Rav Its'hak Kouriat, "Chemech oumaguen" du Rav Chalom Messas, "Echel Avraham" du Rav Avraham Tafouta. C'est aussi l'usage à Tsfat (rapporté par le Rav Haïm Sethon), à Djerba ("Brit Kehouna" du Rav Moché Halfon), à Alger ("Zé hachoul'han" du Rav Eliahou Guigue) )

10 Nous n'avons pas l'habitude de réciter les "13 attributs de miséricorde" lors d'une Brit Milah.

11 Lors des bénédictions qui suivent la Milah, nous disons "al ken bissekhar ZOT (…) helkenou tsourenou TSAVé" et non " bissekhar zé (…) tsiva".

12 L'usage à Marrakech et dans les villes du Sud est de boire du vin de la bénédiction après avoir conclu "koret haberit" [NDT: il semble qu'il s'agit de celui qui a fait la bénédiction, non de l'assistance], mais d'autres ont l'habitude de ne boire le vin qu'après avoir terminé "kayem et hayeled…", et c'est ainsi qu'on fait à Meknès.

13 On a l'habitude de ne nommer l'enfant d'après le nom d'un grand-père uniquement après qu'il soit décédé, et non lorsqu'il est en vie (C'est ainsi que j'ai reçu de mon grand-père le Rav Its'hak Delouyah, et c'est ainsi qu'on fait dans la famille de Baba Salé, mais les deux usages coexistent au Maroc), mais certains nomment le grand-père même de son vivant.

14 On n'a pas l'habitude que les Cohanim bénissent l'enfant après la Brit. Ni de demander des bénédictions au Sandak après la Brit, mais à chaque fois que l'enfant pleure c'est un moment favorable pour prier et présenter à D.ieu nos demandes.

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