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Voici
une histoire que j'ai entendue de Rav Hertzel Borochov of Rehovot.
Le Rav Borochov outre les activités usuelles à tous les émissaires
du Rabbi de Loubavitch à travers le monde, encourage vivement ses proches
– ou ceux qui le deviennent – à écrire au Rabbi. Certes
depuis le 3 Tamouz 5754, 1994, nous n'avons plus le privilège de voir
le Rabbi, de recevoir des lettres signées de sa main. Mais le lien persiste,
au travers des plus de trente volumes de sa correspondance édités
avant et après le 3 Tamouz. Il encourage ses amis à écrire,
insérer la lettre dans un des volumes et s'intéresser à
la lettre de la page où il a déposé sa propre lettre. Et
dans un très grand nombre de cas, on trouve une réponse aux sujets
évoqués dans la lettre.
Rav Borochov visite donc régulièrement les maisons et commerces
de sa ville, pour les encourager à la pratique des Mitsvot, à
vérifier Tefilin et Mezouzot, bavarder avec eux de choses et d'autres,
et faire "passer le courant" d'une optique juive des évènements
de la vie de tous les jours.
Il y a six ans, il a visité l'atelier automobile de la famille Kedoshim.
Il n'eut pas de difficultés à convaincre Mr Kedoshim de mettre
les Tefilin.
Lorsqu'il leur demanda des nouvelles de la famille, les Kedoshim se regardèrent
avec hésitation, puis murmurèrent "pas fameux…"
Leur fils de 15 ans avait un problème de croissance, et n'avait pas pris
un centimètre depuis l'âge de cinq ans…
Les médecins avaient parlé au début d'un retard de croissance,
puis avaient entrepris toutes sortes de bilan et de traitements, mais le jeune
homme ne mesurait toujours que un mètre, au désespoir de ses parents
qui le voyaient s'enfoncer dans sa solitude, sa dépression, son isolement.
Perte d'intérêt complet pour ses études, ses amis, sa famille.
Il ne cachait à personne qu'il ne voyait aucun sens à vivre ainsi
…
Rav Borochov leur fit promettre d'écrire au Rabbi et d'observer tout
ce que le Rabbi leur demanderait.
Le soir même, il introduisit leur lettre dans un des livres de Igrot Kodesh,
la correspondance du Rabbi, puis commença à lire la lettre du
Rabbi de la page correspondante: une explication détaillée du
commandement de la circoncision!
Il était clair que ces mots n'avaient rien à voir avec le sujet
soumis au Rabbi, et il pensa un instant qu'il devrait essayer une autre page.
Mais il se reprit. Si le livre s'était ouvert à cette page, c'est
que la réponse s'y trouvait! En tant que juif croyant, il ne pouvait
penser que c'était un hasard.
Le lendemain matin, il était à nouveau chez les Kedoshim.
S'ils furent heureux de le voir avec l'espoir d'un conseil ou d'une bénédiction
d'un Grand d'Israël, ils déchantèrent vite.
"La circoncision? Mais qu'est ce que cela a à voir avec la croissance
de notre fils? Quelle stupidité! Surtout que notre fils a été
circoncis. Peut être tu devrais recommencer à écrire au
Rabbi!"
Rav Borochov tenta: "mais a-t-il été circoncis par un vrai
Mohel?"
Mme Kedoshim jeta un coup d'œil à son mari, puis se tourna vers
Rav Borochov.
"Oui, en quelque sorte. Mais quelle différence?"
Son mari intervint. "Un vrai? Oui, un vrai médecin. C'est quoi un
vrai Mohel? Quelle différence y a-t-il?"
Ils se regardèrent à nouveau.
"Tu vois, Rav Borochov, quand notre fils est né, nos amis nous ont
convaincus que c'est cruel et barbare de recourir à un Rabbin. N'est
ce pas? Nous avons demandé à un médecin de l'hôpital
de le circoncire, avec anesthésie.
Mais quel rapport avec sa taille? Merci d'avoir voulu nous aider, mais tu comprends
qu'on est loin du sujet. Tu sais quoi? Je vais acheter une paire de tefilin,
ça aidera plus que parler de sa circoncision! Une belle paire. Mon père
les mettait tous les jours, je vais le faire aussi. OK?"
Rav Borochov tint bon.
"Les Tefilin c'est important; je vais t'en fournir une belle paire, c'est
sûr que ça aidera aussi. Mais le Rabbi n'a pas indiqué cette
solution. Il a parlé de circoncision. Dans le meilleur des cas, il suffira
de faire couler une petite goutte de sang (Hatafat dam) et ce sera réglé.
Et si le Rabbi en a parlé, c'est que ça va aider. Et en plus,
ça ne coûtera rien. Il faut que tout soit fait conformément
aux prescriptions de la Torah. Je connais un endroit très convenable
où ce sera réglé rapidement. Des tas d'adultes venus de
Russie s'y sont fait circoncire…"
Il fallut plus d'une demi heure de palabres pour pour les convaincre.
Rav Borochov appela immédiatement Brit Yossef Its'hak à Jérusalem
pour prendre rendez vous.
Il ne manquait qu'un détail: l'avis du jeune homme!
Qui refusa immédiatement, en les traitant de tous les noms. Ils étaient
devenus fous, de penser que montrer sa Brit Milah à un Rabbin allait
le guérir!
Il n'était pas religieux, n'avait cure du Rabbi de Loubavitch, et encore
moisn de l'avis d'un livre ouvert au hasard. La circoncision qu'il avait eue
lui suffisait largement, et il ne demandait qu'à ce qu'on lui fiche la
paix!
Rav Borochov et les Kedoshim renoncèrent à toute l'histoire, et
le lendemain il leur apporta une paire de Tefilin, pensant mettre un point final
à cette histoire.
Quelques mois plus tard, il reçut un appel téléphonique:
le jeune homme avait changé d'avis, et était d'accord. Rendez
vous fut pris, et le jour même tous se retrouvèrent à Jérusalem
dans la clinique de Brit Yossef Its'hak.
Après examen, les Rabbins conclurent que la circoncision devait être
refaite comme s'il n'y en avait jamais eu, et nouveau miracle, le jeune homme
accepta. L'intervention eut lieu immédiatement, et ils se quittèrent
heureux d'avoir réparé 15 ans d'erreur.
Rav Borochov les bénit, et rentra chez lui retrouvant le flot d'occupation
d'un vrai Rabbin de communauté.
Ce n'est que quatre ans plus tard que l'histoire refit surface.
Il passait dans le centre commercial lorsqu'il fut interpellé par un
passant.
"Rav Borochooooov?!
Kedoshim?
Rav, tu te souviens de nous? Tu étais dans notre garage il y a quatre
ans, tu m'as apporté des Tefilin? Rabbi, comment vas tu?"
Il ne lâchait pas la main de Rav Borochov.
"Ça va, et chez vous?
Oooh Rabbi, comme tu avais raison. Tu ne croiras pas. Quelques mois plus tard,
il a commencé à grandir. Aujourd'hui c'est un géant. Plus
grand que toi, Rav Borochov! Il est dans les troupes d'élite. Et en plus
il st religieux. Il faudrait que tu le voies. Nous avons oublié de te
faire signe, mais on t'appellera."
Rav Borochov m'a raconté l'histoire en revenant de la remise de diplôme du jeune Kedoshim à l'Université. Il faisait effectivement une tête de plus que lui.
Rabbi
Tuvia Bolton http://www.chabad.info/index.php?url=article_en&id=20647
Yeshiva Ohr Tmimim - http://www.ohrtmimim.org/
Kfar Chabad, Israel
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