Une Brit Milah dramatique à Presbourg.

Nous sommes le (depuis hier soir jusqu'au coucher du soleil de ce soir

Traduit de Brit Avraham HaCohen, du Rav Avraham Kahn.
(page 56)

Cette histoire dramatique est arrivée à l'époque du Hatam Sofer (1762-1839), le Rav de Presbourg (aujourd'hui Bratislava, Slovaquie), racontée dans le livre Brit Avraham HaCohen.
Dans une des petites villes autour de Presbourg, un jeune homme non juif vint chez le Rav de la ville pour exprimer son souhait de se convertir. Après avoir suivi le jeune homme et vérifié la sincérité de ses intentions, il fut accepté à la conversion, et circoncis.
Au troisième jour de son circoncision, il était gravement malade, au point que les médecins doutaient de sa survie.
L'affaire fit beaucoup de bruit, et la famille du jeune homme commençait à répandre que "les Juifs" avaient tué leur fils puisque la circoncision l'avait rendu malade à ce point.
Une grande menace pesait non seulement sur la petite communauté locale, mais sur tout le judaïsme d'Autriche et de Hongrie, et le Rav ne savait plus comment gérer la situation.
Il partit à Presbourg consulter le Hatam Sofer. Le grand Rav ne cacha pas sa colère.
"Comment est ce possible de faire une telle chose dans une petite ville comme la vôtre? Une circoncision d'adulte nécessite un opérateur entraîné, une technique appropriée, un matériel spécifique, toutes choses que les Mohalim n'ont pas chez vous. Mais ce qui est fait est fait, et il faut maintenant veiller à écarter le danger terrible qui pèse sur toute la communauté juive".

Le Hatam Sofer lui demanda instamment que le Rav et le Mohel soient prêts à se sacrifier pour sauver la situation, puisque c'est par eux qu'était venu ce danger.


Ils devraient prendre une charrette et s'y asseoir avec le jeune malade et l'un d'entre eux conduirait l'attelage. On expliquerait que l'on va à la grande ville chez un médecin grand spécialiste pour lui montrer le malade.
Chemin faisant, en longeant le Danube, ils devraient quitter la route et foncer dans le fleuve. Une fois tous les trois noyés, personne n'irait penser que l'on s'était débarrassé du jeune homme, puisque tous avaient péri dans ce qui devait apparaître comme une noyade accidentelle. Et ainsi le tumulte provoqué par cette affaire se calmerait, et les menaces disparaîtraient.
Le Rav accepta immédiatement et annonça son intention de mourir pour sauver la communauté. Il retourna dans sa ville et en fit part au Mohel qui accepta aussi de se sacrifier pour le bien de tous, conscient qu'il était la cause de tous ces soucis.
Il se préparèrent par des prières et des confessions (vidouïm), prirent une charrette, y allongèrent le jeune homme converti, et quittèrent la ville sans dire à qui que ce soit quelle était leur vraie destination.
Ils étaient au bord de l'eau lorsqu'un juif les vit foncer vers le fleuve et les interpella. "Juifs, où allez-vous ainsi?". Mais eux continuèrent à fouetter les chevaux, sans prêter attention.
L'homme attrapa les chevaux et réussit à les arrêter. Le Rav descendit de la charrette et entamât une discussion avec l'inconnu. Il se rendit compte qu'il avait affaire à un érudit empli de crainte de D.ieu.
Il lui expliqua toute l'affaire, et l'ordre reçu du Hatam Sofer.
L'homme s'écria "Batlannim (vauriens)! J'ai un peu d'eau dans ma gourde, jetez la sur la plaie et il va guérir".
ET de joindre le geste à la parole.
En un instant, le malade fut guéri!
Ils retournèrent donc chez eux en paix, et tout le tumulte créé par cette affaire prit fin instantanément.
Par la suite, le Rav et le Mohel partirent chez le Hatam Sofer et lui contèrent l'issue heureuse de l'histoire.
Le Rav les écouta en souriant. "Seul le Prophète Eliahou pouvait guérir ce jeune homme. J'ai voulu que vous ayez le mérite de le voir, et la seule façon était que vous acceptiez de vous dévouer pour la communauté. C'est pourquoi je vous ai demandé un tel renoncement. Mais je savais que rien ne pouvait vous arriver, car D.ieu garde ceux qui gardent ses Mitsvot.

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