Brit Milah: un regard 'hassidique

Nous sommes le (depuis hier soir jusqu'au coucher du soleil de ce soir

Il est d’usage de se préparer à la Brit Milah de son fils en étudiant un discours ‘Hassidique (Maamar). Il est également  d’usage de lire (ou réciter) des paroles de ‘Hassidout, en l’occasion un Maamar, lors de la Séoudat Mitsvah qui suit la circoncision.

Béetsem hayom hazé.
"C’est en ce jour même qu’Avraham fut circoncis"

Torah Or, du Admour Hazaken, 
Traduit et annoté par Rav Haïm MELLUL, publié par le Beth Loubavitch de Paris

Avant propos:
Le présent discours ‘hassidique fut prononcé par Rabbi Chnéour Zalman, fondateur de la ‘Hassidout ‘Habad, auteur du Tanya et du Choul’han Aroukh. Il est extrait du " Torah Or ", recueil de commentaires sur les livres de Béréchit, Chémot et le livre d’Esther. Il y figure à la fin de la Paracha Lekh Lekha. Il est présenté ici en traduction libre et annotée.
La coutume ‘hassidique veut que ce discours soit récité, lors d’une circoncision, par le père ou, à défaut, par toute autre personne. Pour faciliter la propagation de cette pratique, le texte original a été ponctué.
Rabbi Chnéour Zalman enseigne, dans son discours, qu’il est deux sortes de circoncision, celle qui résulte de l’effort des hommes et celle qui, leur étant inaccessible, ne peut être obtenue qu’au moyen d’une révélation divine. Avraham, par son élévation morale, mérita d’emblée la seconde, mais tous les autres Juifs pourront également l’obtenir, lorsque le Machia’h viendra, car sa révélation sera une conséquence directe de la délivrance.
Il est expliqué, par ailleurs, que la circoncision symbolise le retrait de ce qui occulte la Sainteté et l’empêche de se diffuser. Très prochainement, D.ieu déchirera le voile qui couvre actuellement le monde, et le peuple juif dans son ensemble aura accès à la Circoncision la plus élevée, celle que le Machia’h lui-même apportera à chacun.

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Béetsem hayom hazé.
" C’est en ce jour même qu’Avraham fut circoncis " [1]
Il nous faut comprendre le sens de la question posée par différents commentaires de la Torah : pourquoi Avraham n’avait-il pas pratiqué la circoncision auparavant ?
En effet, (le Talmud [2] établit qu’Avraham) " accomplit l’ensemble de la Torah " avant même qu’elle ne soit donnée, y compris (les décisions de nos Sages telles que) " Erouv Tavchilin " [3] . (Pourquoi donc ne fit-il pas la circoncision auparavant ?) Pour répondre à cette question, il nous faut tout d’abord définir la nature de la circoncision. Un verset [4] dit : " Elle ne se trouve pas dans le ciel, pour que l’on dise : qui montera pour nous dans le ciel ? ...
MY YaaléH LanoU HachamaïmaH ". Les premières lettres (de ces derniers mots) constituent le mot " MYLaH ", circoncision, et les dernières lettres (le Nom divin) " HaVaYaH " [5] . (Quelle relation existe-t-il entre la circoncision et le Nom divin Havayah ?) L’explication est la suivante. (Outre l’acte physique qu’elle implique, la circoncision est aussi une phase spirituelle du service de D.ieu, comme l’établissent deux versets de la Torah qui l’évoquent). Le premier [6] dit : " vous circoncirez le prépuce de votre coeur " et le second [7] " L’Eternel ton D.ieu circoncira ton coeur ".
La circoncision présente donc deux aspects. Le premier [8] est dirigé du bas vers le haut. Il implique la circoncision du coeur, qui prend la forme de la Téchouvah [9] , ainsi qu’il est écrit " vous retournerez vers l’Eternel votre D.ieu  [10] ". (Ce retour s’exprime par) l’accomplissement de la Torah et de ses Préceptes (qui conduiront à la délivrance future), conformément à l’affirmation de nos Sages [11] selon laquelle " si le peuple juif fait Téchouvah, il sera libéré ; sinon, il ne le sera pas ".
A propos de la période qui suit (la rédemption et) le rassemblement des exilés, le verset dit: " Il te conduira dans le pays... et Il te prodiguera Sa bonté [12]  ". Il s’agit là de la circoncision [13] qui est dirigée du haut vers le bas [14] , celle qui est décrite par le verset " D.ieu circoncira ton coeur 7 "
C’est pour cette raison que le verset12 dit " Il te prodiguera Sa bonté au delà de ce qu’Il fit pour tes ancêtres ", révélant ainsi " le grand bien que Tu as caché  [15] ". Or, c’est à propos de Moché [16] , né circoncis [17] , qu’il est dit : " et elle vit qu’il était bon [18]  ".
Ainsi, le premier stade de la circoncision, celui qui est dirigé du bas vers le haut, constitue un " réveil d’en bas " [19] . Puis, vient le " réveil d’en haut " [20] , correspondant au dévoilement du niveau décrit par le verset7 " D.ieu circoncira ton coeur ".
De ce second stade de la circoncision [21] , qui interviendra après le rassemblement des exilés et l’accomplissement de l’ensemble de la Torah, il est dit: " qui montera pour nous dans le ciel ?4  ". Les premières lettres des mots constituant ce verset forment le terme Milah, circoncision. Il en résulte que celle-ci transcende la Torah, de laquelle il est dit " elle ne se trouve pas dans le ciel 4 ", mais fut précisément conduite ici-bas. C’est pour cela que le Talmud [22] rapporte l’avis de Rav Yochoua, selon lequel " on ne tient aucun compte d’une voix céleste, car la Torah ne se trouve pas dans le ciel ", mais bien ici-bas.
C’est la raison pour laquelle la Torah est appelée " Torah de Havayah5 ". En effet [23] , Le Youd symbolise la contraction [24] , le Hé, le développement [25] et le Vav la révélation [26] . C’est ainsi que la Divinité se dévoile ici-bas [27] .
La circoncision précédemment citée, en revanche, transcende le Nom divin Havayah5 . C’est la raison pour laquelle elle est formée par les initiales des mots [28] , alors que le Nom divin Havayah5 n’est constitué que par leurs dernières lettres. Elle appartient donc au niveau des " cieux " et dépasse la Torah, qui est descendue de ces cieux.
Nos Sages disent, à ce propos, " grande est la circoncision, puisque treize alliances ont été conclues à son propos [29]  ". En évoquant la " grande circoncision ", ils faisaient allusion à son aspect le plus élevé, celui qui est dirigé du haut vers le bas, " l’Eternel circoncira ton coeur  [30] ".
C’est donc pour cela que la circoncision [31] fit l’objet de treize alliances. On sait, en effet, qu’une alliance a pour effet d’instaurer une relation qui transcende l’intellect et la compréhension. Lorsque deux amis concluent un pacte pour perpétuer leur amitié, ils s’engagent, de cette manière, à s’aimer, même si ultérieurement, ils n’éprouvaient plus naturellement ce sentiment, en fonction de leur perception intellectuelle et de leurs conceptions. Ils se forceront, néanmoins, à rester amis, à éprouver un sentiment transcendant leur perception et leur compréhension [32] .
De la même manière [33] , la révélation et le dévoilement du niveau le plus élevé de la circoncision, précédemment défini et correspondant au " grand bien (que Tu as caché) ", résulte de l’apparition des treize Attributs de Miséricorde divine, qui transcendent également l’intellect et l’entendement [34] . C’est pour cela que cette circoncision dépasse les limites inhérentes au Nom divin Havayah [35] , de même que celles de la Torah [36] . (De la même manière, les treize Attributs de Miséricorde divine constituent un stade transcendant la Torah [37] . C’est la raison pour laquelle ils sont à l’origine du pardon de la faute) [38] .
Ce même principe est énoncé dans le verset " jusqu’à ce que Ton peuple traverse, Havayah [39]  ", duquel on peut donner la lecture suivante : " jusqu’à ce qu’il parvienne à un niveau dépassant le Nom Havayah " [40] . (En effet [41] , le même terme, " et Il traversa " [42] , est énoncé à propos des treize Attributs de Miséricorde divine).
Ce qui vient d’être développé permettra de comprendre [43] pourquoi Avraham mit en pratique l’ensemble de la Torah avant même qu’elle ne soit donnée et n’accomplit cependant pas le Précepte de la circoncision. En effet, il voulut parvenir au stade le plus élevé de cette circoncision [44] , qui est dirigé du haut vers le bas. En conséquence, il accomplit la totalité de la Torah qui correspond au stade inférieur à cette circoncision. Puis, par la suite [45] , il eut le mérite d’accomplir le Précepte de la circoncision à son stade le plus élevé.
C’est pour cela [46] que le verset dit " Avraham fut circoncis " [47] et non " il se circoncit ", comme il le fait, tout d’abord, pour Ichmaël et les serviteurs d’Avraham, à propos desquels il est dit " et il circoncit ". Ces derniers, en effet, ne parvinrent qu’au stade le plus inférieur de la circoncision [48] , duquel il est dit " vous circoncirez le prépuce de votre coeur ". Avraham, par contre, obtint la révélation décrite par le verset " l’Eternel circoncira ton coeur ". C’est pour cette raison qu’il est dit " Avraham fut circoncis " [49] .
On peut ainsi comprendre le sens du verset1 " c’est en ce jour même qu’Avraham fut circoncis " [50] , c’est à dire lorsque se révéla l’essence profonde du jour [51] . Il faut trouver dans ce terme une allusion au " jour qui sera entièrement long, entièrement bon " [52] . Et l’essence de ce jour désigne l’intense révélation qu’apportera le monde futur, celle de " la grande bonté " [53] .
On peut ainsi comprendre le sens de l’expression " entièrement bon " [54] . Lorsque lui fut révélée l’essence de " ce jour ", Avraham fut circoncis [55] .



Notes

[1] Béréchit 17, 26. Lorsqu’Avraham eut quatre vingt dix neuf ans et Ichmaël, son fils, treize ans, ils furent tous deux circoncis, comme l’explique le commentaire de Rachi.

[2] Traité Yoma 28b : « Rav enseigne : notre père Avraham accomplit l’ensemble de la Torah, ainsi qu’il est dit : parce qu’Avraham a entendu Ma voix, (a gardé Ma voie, Mes Préceptes, Mes Décrets et Mes enseignements). Rav Simi Bar ‘Hya demanda à Rav : Ne  s’agit-il pas uniquement des sept Commandements (qui incombent aux descendants de Noa’h) ? (Il lui répondit :) N’y a-t-il pas la circoncision (qu’Avraham pratiqua et qui ne fait cependant pas partie de ces sept Commandements) ? (Il demanda encore :)   Pourquoi ne pas dire qu’il pratiqua les sept Commandements et la circoncision ? (Rav) lui répondit : S’il en était ainsi, que signifierait « Mes Décrets et Mes enseignements » (expression qui souligne leur grand nombre) ? Rav, ou, selon un autre avis, Rav Achi répondit : notre père Avraham respecta même le Précepte du « Erouv Tavchilin », puisqu’il est dit « Mes enseignements » (au pluriel, c’est à dire ceux de) la Loi Ecrite et la Loi Orale (avec tous ses principes d’application, y compris le « Erouv Tavchilin »). »

[3] Textuellement « mélange des mets ». Nom donné à la convention permettant, lorsque le vendredi est un jour de fête chômée, d’y préparer les plats du Chabbath.

[4] Devarim 30, 12. Il s’agit de la Torah. Rachi souligne que « si elle se trouvait dans le ciel, tu aurais dû y monter, pour la rechercher et l’étudier ». Mais, D.ieu, dans Sa bonté, fit qu’elle soit accessible.

[5] Il s’agit du Tétragramme, désignant l’Essence de D.ieu. Contraction des mots « Haya, Hové, Yhyé », Il a été, Il est, Il sera, ce Nom fait allusion à l’aspect de la Divinité Qui transcende le temps et les lois de la nature.

[6] Devarim 10, 16. Rachi explique : « ce qui bouche votre coeur et l’occulte ».

[7] Devarim 30, 6. Le Ibn Ezra explique : « lorsque tu écouteras de nouveau Sa voix, Il te viendra en aide » et le Sforno : « Il t’ouvrira les yeux pour te préserver de toute erreur qui détourne l’intellect, l’empêchant de prendre conscience de la vérité ».

[8] Qui découle de l’effort accompli par l’homme pour réaliser sa propre élévation.

[9] Sentiment de repentir. Ce mot, au sens étymologique, signifie retour. De fait, le retour n’est conséquent de la faute que dans sa forme la plus basse.

[10] Devarim 30, 2. Le Malbim constate que « Il ordonne de faire Téchouvah et donne aussi l’assurance qu’elle sera effectivement faite ».

[11] Traité Sanhédrin 97b : « Rav enseigne : toutes les dates (calculées pour la délivrance) sont passées. Tout ne dépend désormais que de la Téchouvah et des bonnes actions. Chmouel dit : la douleur suffit à l’endeuillé (et les souffrances imposées par l’exil justifient la délivrance sans qu’il ne soit nécessaire d’avoir recours à la Téchouvah). Une même controverse oppose les Sages de la Michnah : Rabbi Eliézer explique : si le peuple juif fait Téchouvah, il sera libéré ; sinon, il ne le sera pas. Rabbi Yochoua lui dit : peut-on imaginer qu’il ne soit pas libéré ? En fait, (en pareille situation) le Saint béni soit-Il fera que se dresse un roi dont les décrets seront aussi durs que ceux de Haman. Alors, le peuple juif fera Téchouvah et il reviendra au bien ».

[12] Devarim 30, 5. Le Malbim souligne que, lors de la délivrance, D.ieu rassemblera les Juifs dans le « désert des nations », puis Il les conduira en Terre Sainte. Là, Il leur accordera le bien véritable, celui qui ne les conduira pas à commettre des fautes.

[13] Correspondant au second niveau précédemment introduit.

[14] C’est à dire de la Révélation divine dans le monde matériel, qui sera effective après la venue du Machia’h.

[15] Téhilim 31, 20. Rachi explique qu’il s’agit du bien qui est conservé pour les Justes, dans le monde futur.

[16] C’est Moché qui permet de faire le lien entre la circoncision et la notion de bien, comme le montre le verset qui est cité ici.

[17] Traité Sotta 12a : « et elle vit qu’il était bon. Rabbi Meïr dit : il s’appelait Tov (bon). Rabbi Yéhouda dit : il s’appelait Tovya. Rabbi Né’hémiah dit : il était apte à la prophétie. D’autres disent : il naquit circoncis et les Sages ajoutent : lorsque Moché naquit, la maison s’emplit de lumière ».

[18] Chemot 2, 2. C’est dans ce verset que la Torah évoque la naissance de Moché. Rachi rapporte la remarque des Sages : « lorsque Moché naquit, la maison s’emplit de lumière ». Le Ramban explique que sa mère prit d’emblée conscience des miracles qui seraient réalisés pour lui.

[19] C’est à dire un effort, une prise de conscience qui est à l’initiative de l’homme.

[20] La révélation divine qui couronne cet effort. Il s’agit, en l’occurrence, du second stade de la circoncision.

[21] Lorsque l’ensemble des Préceptes de la Torah auront été pleinement accomplis, la matière du monde sera transformée et n’occultera plus la Divinité. Dès lors, le Machia’h pourra venir pour rassembler les exilés.

[22] Traités Berakhot 52a, Baba Metsya 59b : « ce jour-là, Rabbi Eliézer justifia (son raisonnement) par toutes les explications du monde, mais celles-ci ne furent pas acceptées. Il dit : “si la Halakha suit mon avis, ce caroubier le prouvera”. Le caroubier fut alors déraciné et transporté cent coudées plus loin ou, selon un second avis, quatre cents coudées. On lui répondit : “on ne peut tirer une preuve d’un caroubier”. Il dit encore : “si la Halakha suit mon avis, le cours d’eau le prouvera”. Le cours d’eau se détourna de son lit. On lui répondit : “on ne peut tirer une preuve d’un cours d’eau”. Il dit encore : “si la Halakha suit mon avis, les murs de la maison d’étude le prouveront”. Les murs de la maison d’étude allaient s’effondrer lorsque Rabbi Yochoua les réprimanda : “lorsque les érudits confrontent leur position halakhique, pourquoi vous mêlez vous à la discussion ? ” Les murs ne s’effondrèrent pas par respect pour Rabbi Yochoua, mais ils ne se relevèrent pas par déférence envers Rabbi Eliézer. Ils restèrent donc penchés. Il dit encore : “si la Halakha suit mon avis, que les cieux le prouvent”. Une voix céleste dit alors : “pourquoi discutez vous l’avis de Rabbi Eliézer, en fonction duquel la Halakha est tranchée dans tous les domaines ?” Rabbi Yochoua se leva et cita un verset:   “Elle ne se trouve pas dans le ciel . Que signifie ce verset ? Rabbi Yermya dit : depuis que la Torah a été donnée, sur le Mont Sinaï, on ne tient plus compte d’une voix céleste”. En effet, il fut alors fixé que la conclusion serait adoptée en fonction de l’avis majoritaire. Sur ces entrefaites, Rabbi Nathan vit le prophète Eliahou et lui demanda : 3que fait le Saint Béni soit-Il, en ce moment ?” Il répondit : “D.ieu sourit et dit : Mes enfants M’ont vaincu, Mes enfants M’ont vaincu”. »

[23] Les quatre lettres du Nom de D.ieu symbolisent, en effet, le processus de la révélation, comme le montre la suite du texte.

[24] Cette première lettre du Nom divin n’a aucune dimension. Elle n’est qu’un point et peut donc symboliser la contraction.

[25] Cette seconde lettre, en revanche, possède de larges dimensions, une longueur et une largeur. Elle évoque la révélation divine s’inscrivant dans les limites qui la rendent perceptibles.

[26] Le Vav, troisième lettre, a la forme d’un réservoir prolongé par un canal, en assurant l’écoulement. Il évoque la perception effective, ici-bas, dans le monde. La quatrième lettre, qui n’est pas évoquée ici-bas, est encore une fois un Hé. Après la révélation réalisée par le Vav, la perception divine peut être perceptible ici-bas, prenant ainsi la longueur et la largeur du Hé.

[27] En franchissant les quatre étapes auxquelles font allusion les quatre lettres de Son Nom.

[28] Du verset précédemment cité.

[29] Traité Nedarim 31b. En effet, dans la Paracha définissant la circoncision, le mot alliance est répété treize fois.

[30] Une analyse du niveau le plus élevé figure, en particulier, dans le Mikdach Mélekh, un commentaire du Zohar (III, 233b) et dans le Likouteï Torah du Ari Zal, à la Parachat Kedochim (« les raisons des Mitsvoth »).

[31] A son stade le plus élevé, du haut vers le bas.

[32] En effet, un sentiment est toujours le produit d’une compréhension intellectuelle et son intensité est à la mesure de la profondeur de cette perception. En  conséquence, la disparition de la compréhension devrait inéluctablement entraîner l’extinction du sentiment. C’est à ce stade qu’intervient l’alliance, capable de maintenir l’émotion, lorsque la perception intellectuelle qui la provoque est modifiée.

[33] Cette analogie permettra de comprendre la relation entre la circoncision et les treize alliances.

[34] Les treize Attributs de Miséricorde divine sont (Chemot 34, 6-7) : « Eternel, Eternel, D.ieu Clément et Miséricordieux, Qui retarde Sa colère, est plein de bienveillance et de vérité, conserve Sa faveur à la millième génération, supporte la faute, la transgression et la mauvaise action, sans les faire disparaître ». D.ieu les révéla à Moché lorsqu’il implora le pardon pour le peuple juif, après la faute du veau d’or. Il lui donna alors l’assurance qu’ils ne seraient jamais invoqués en vain. Ces Attributs sont issus du niveau spirituel de Kéter qui précède la création, sont antérieurs à l’enchaînement des mondes et y font leur apparition pour réparer les fautes commises par les créatures de ces mondes. En effet, le mal repousse la Présence divine et seule une Lumière transcendant les mondes est donc de nature à permettre la réparation. La révélation des treize Attributs de Miséricorde divine est possible par la Téchouvah.

[35] Dont on a vu qu’il représente les quatre phases de la Révélation divine ici-bas. Il n’intègre pas, en revanche, un dévoilement transcendant l’enchaînement des mondes.

[36] Qui émet des règles et n’envisage pas que l’on passe outre à leur application.

[37] Bien que la Torah soit elle-même commentée au moyen de treize principes d’interprétation, définis par nos Sages, qui correspondent effectivement aux treize Attributs de Miséricorde divine. Néanmoins, l’objectif de la Torah est l’exposé des Commandements, que les treize Attributs de Miséricorde transcendent.

[38] En d’autres termes, ils sont le moyen de racheter ce que la Torah présente comme irréparable.

[39] Chemot 15, 16. Ce verset figure dans le Cantique que les enfants d’Israël prononcèrent lors de la traversée de la Mer Rouge.

[40] Le verbe « Yaavor », figurant dans ce verset, reçoit, en effet, ces deux interprétations à la fois.

[41] Cette analogie permet de préciser la relation entre le verbe « Yaavor », Il traverse, et le niveau de dévoilement, précédemment défini, qui transcende l’enchaînement des mondes.

[42] Chemot 34, 6. Ce verset décrit la Révélation divine accordée à Moché, lorsque lui furent révélés les treize Attributs de Miséricorde divine.

[43] Et, de cette manière, de répondre à la question posée au début de ce texte.

[44] Celui qui permet la révélation divine, dirigée du haut vers le bas.

[45] Et en rétribution de ses efforts.

[46] Pour bien souligner l’idée qui vient d’être développée.

[47] Le verset emploie un passif.

[48] Celui qui est accessible à l’homme par son propre effort.

[49] L’emploi du passif fait donc allusion à la révélation du stade le plus élevé de la circoncision, qu’Avraham n’aurait pu atteindre uniquement par ses efforts.

[50] Etsem Hayom peut se traduire à la fois « en ce jour même » et « en l’essence de ce jour ».

[51] En ce sens, le jour désigne la délivrance messianique.

[52] Traité Kidouchin 39b, qui explique que l’on doit accomplir les Préceptes divins « afin que tu reçoives le bien, en le jour qui sera entièrement bon ; afin que tes jours s’allongent, en le jour qui sera entièrement long ».

[53] « Que Tu as cachée pour ceux qui Te craignent » et qu’ils obtiendront dans le monde futur.

[54] Employé à propos de la délivrance future.

[55] Une telle révélation dépassait littéralement les limites du monde, puisque la Torah, moyen d’obtenir cette délivrance, n’avait pas encore été donnée. D.ieu l’accorda néanmoins à Avraham, car c’est uniquement de cette manière qu’il put accéder au  niveau le plus élevé de la circoncision, celui qu’il souhaitait obtenir.

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