Lorsque l'eau de Cologne sent moins bon

Nous sommes le (depuis hier soir jusqu'au coucher du soleil de ce soir

Septembre 2012

Cologne n'est plus synonyme de bonne odeur!

Un juge régional de Cologne aurait donc décidé que la pratique de la circoncision sur des enfants causait une modification irréversible et non justifiée.
"Cette modification est contraire à l'intérêt de l'enfant qui doit décider plus tard par lui même de son appartenance religieuse. Le droit d'un enfant à son intégrité physique prime sur le droit des parents", affirme le tribunal.


On peut se questionner sur la compétence d'un juge régional à déclarer illégale une pratique millénaire, en usage chez plus d'un demi milliard de terriens, et sur la valeur de jurisprudence que certains attribuent déja à celà.
On peut se questionner sur l'opportunité d'un tribunal allemand à entraver une pratique juive quelle qu'elle soit, au nom du lourd passé historique de l'Allemagne vis à vis des juifs, y compris vis à vis des enfants juifs, qui a mutilé de façon irrréversible l'humanité de millions d'individus.
Ou pour reprendre un mot du Grand Rabbin Lau: « depuis quand les Allemands s’intéressent aux cris des bébés juifs? »


Enfin, nous, juifs, n'avons aucune question sur l'inanité de tels propos.
La circoncision fut tournée en dérision puis interdite et réprimée par les grecs puis les romains. Ceci n'a pas empéché les juifs de la pratiquer, au risque de leurs vies. Nous sommes encore là et eux ne sont plus là.
Au 19ème siècle, toutes sortes d'entrave furent mise à la pratique traditionnelle de la Brit Milah. Nous sommes encore là et la Brit Milah traditionnelle aussi.
La Brit Milah fut ensuite interdite par les nazis là où ils posaient leurs bottes. Nous sommes encore là et la Brit Milah aussi.

La Brit Milah est un acte dicté par la Volonté Divine, et non la volonté des parents.
Aucune considération morale ou pseudo scientifique ne pourra rien y changer. Aucune vision des droits de l'Homme ou de l'enfant ne peut se placer au dessus d'une Mitsvah de la Torah.
Et personne ne nous fera croire que les parents juifs n'aiment pas leurs enfants.

Lorsque les parlementaires suédois veulent encadrer la pratique de la Brit Milah au nom de la douleur (supposée) des enfants, il y a matière à parler (mais pas à baisser la tête!).
Lorsque on cherche à réglementer la pratique de l'abattage rituel, pour une supposée douleur animale non prouvée, il y a matière à parler (mais pas à baisser la tête!). D'ailleurs dans l'absolu, rien ne nous oblige à manger de la viande, et rien n'interdit de l'acheter à l'étranger.
Mais interdire la Brit Milah, c'est interdire toute vie juive sur un territoire.
C'est aussi plonger dans l'illégalité tous ceux qui continueront à la pratiquer car elle est la base de la vie juive.
Comment oublier que l'avortement a été légalisé dans nombre de pays, non tant parce que ce serait un droit des femmes à disposer de leur corps mais à cause des conséquences tragiques des avortements clandestins.

Souhaite-t-on le retour de ces conditions? Voudrait-on que les circoncisions soient pratiquées à la sauvette dans des sous sols mal éclairés?

Qu'est ce qu'un acte "justifié"?
Au nom d'une morale à géométrie variable, une tendance en vogue voudrait imposer à des cultures étrangères une norme sociale.
Imaginons une foultitude de normes que la société pourrait imposer à ses ayant devoirs, toutes mesures justifiées par l'intérêt suprème de la nation, de l'individu, etc...
Après avoir interdit la mendicité publique, on interdirait de donner de l'argent aux pauvres (ceci se pratiquait à Sodome).
Pour encourager la dénatalité, on imposerait l'avortement obligatoire, on taxerait toute naissance au dela de premier né (existe pratiquement en Chine)
Pour réduire les déficits publics, on saisirait un enfant par famille pour en faire un serviteur-esclave de l'état. Ceci s'est pratiqué dans l'armée russe.
Pour garantir l'avenir matériel et psychologique des nos jeunes filles, pratiquer une contraception implantable obligatoire dès l'âge de 12 ans.
Interdire tout chatiment corporel, au nom du droit des enfants à refuser la bouillie, du droit de ne pas se coucher avant la fin du film, de voler les bonbons du petit frère, tricher et mentir à l'école, tout casser à la maison, mettre les doigts dans la prise électrique. (En cours en Suède?)
Inciter les enfants à se confier à un enseignant commissaire politique sur toute activité suspecte de ses parents, déja vu en pays communiste.

Toute éducation morale ou religieuse ne se commencerait qu'à l'âge de raison, compte tenu de la vulnérabilité du jeune âge aux idées fausses propagées par les grands parents, et des risques bactériologiques liés à l'eau des bénitiers.

Les prisons où aboutiraient inévitablement ces jeunes "non éduqués" seraient d'ailleurs le meilleur lieu où commencer la réhabilitation.

Le mot "circoncision" serait banni des almanachs où il existe encore pour être remplacé par des notions justifiées comme "gueule de bois" "bison futé" ou "inventaire".
Joseph et Marie seraient désacralisés pour avoir causé à leur rejeton un dommage irréversible et non justifié, et interdits de séjour en Allemagne.

La moitié des mâles américains seraient considérés comme porteurs d'une "modification contraire à leur intérêt" et la justice belge dont tout le monde admire la compétence universelle pourrait avoir une occupation plus facile que poursuivre les pilotes syriens ou enquêter sur les massacres au Rwanda…

 

En France, c'est tout un débat de société qui a été mis en place autour du voile islamique. Hommes de lois, hommes de foi, sociologues, psychotrucs et femmes de quartier ont eu droit à des commissions, sous commissions etc. Avant d'arriver à une loi incertaine quant à son avenir.
Et là bas, d'un trait de plume un juge réglerait ses comptes avec son héritage judéo chrétien? Sans peser les risques culturels, cultuels, pédagogiques de ses élucubrations?
Sans se demander si, outre les aspects religieux et culturels, il faudra attendre l'âge d'avoir déja le Sida pour prendre des mesures dont seuls les imbéciles nient le caractère bénéfique?

Cet arrêt de la Justice de Cologne est une erreur, un accident de parcours.
Mieux vaut ne pas s'y attarder plus que celà.
Et si d'aventure une loi allemande voulant "protéger" le droit à la circoncision rituelle se risquait à en encadrer la pratique, à la réserver aux médecins, à des praticiens "formés" ou agréés par le corps médical, nous ferons savoir que notre pratique est bien mieux encadrée que la leur, bien plus sûre que la leur, bien moins douleureuse que la leur.
La Suède s'est dotée en l'an 2000 d'une loi encadrant la pratique de la Brit Milah.
A la suite d'accidents et d'incidents, tous liés à des circoncisions effectuées par des médecins. En conséquence de quoi ces bonnes âmes ont imposé que l'acte soit effectué par un médecin ou en présence d'un médecin.
Un accident fut la mort d'un jeune enfant suite à un surdosage anesthésique.
En conséquence de quoi ils ont imposé un geste anesthésique par un médecin.
Ubu aux commandes!

En guise de conclusion, une paraphrase du Psaume 20:
"Ceux-ci croient en leur machine, ceux ci croient en leur force, et nous, nous invoquons la Parole de D.ieu. Ils sont passés et font partie du passé, et nous avons levé la tête et poursuivons notre chemin"

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