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(depuis hier soir
jusqu'au coucher du soleil de ce soir
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S.L.
Novembre 1998
Bonjour,
J'ai quelques questions. Je suis au début de la vingtaine et dois me
marier bientôt avec ma copine qui est d'origine juive. On parle ensemble
que je me convertisse au judaïsme pour le mariage. Je ne suis pas circoncis.
Est-ce que je devrai me faire circoncire pour être accepté par
ma future épouse et qu'elle me considère digne d'être son
époux. S.L.
Cher ami,
Vous envisagez de vous marier avec une jeune fille d'origine juive, et envisagez
de vous convertir au judaïsme en vue de ce mariage et "pour être
accepté par ma future épouse et qu'elle me considère digne
d'être son époux." Le souhait qu'elle émet de se marier
avec un juif est tout à fait "légitime" et concorde
avec toute la tradition juive qui veut qu'un homme (juif) et une femme (juive)
s'unissent pour la vie dans le but d'accomplir les commandements de Dieu, dont
celui de procréer mais aussi bien d'autres.
Je suppose que votre amie pratique certains de ces commandements mais qu'elle
n'a pu vous renseigner sur tous ces sujets. Il serait bon qu'elle puisse se
rapprocher (ou que vous puissiez vous rapprocher tous les deux) d'un cercle
d'études, comme il n'en manque pas dans toutes les grandes villes où
une communauté juive existe.
Concernant la conversion, sachez toutefois que le judaïsme est peu expansionniste,
et que les rabbins qui sont les seuls juges de la validité d'une démarche
de conversion exigent un engagement dans le judaïsme très complet.
Autrement dit, pour Dieu et pas pour elle.
La circoncision est impérative dans le cadre de la conversion.
J'attire votre attention sur le fait que vous devriez vous rapprocher du Rabbinat
de votre ville pour envisager les modalités concrètes de votre
démarche commune.
Je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.
Chalom.
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Dans le doute
Janvier
2001, De S.
J'ai lu avec intérêt vos propos sur le forum de Cyber J (ça
remonte à 3 ans mais c'est toujours d'actualité). Je vous explique
mon cas et peut être pourrez vous m'aider. Mon père était
juif (décédé malheusement).
Ma mère est juive de par sa grand mère maternelle mais ce fut
impossible à démontrer au consistoire (pas de ketouba) qui me
demande une conversion dans le bénéfice du doute. Dans l'histoire
c'est un peu de ma faute car j'ai fait trainer les choses et aujourd'hui je
suis marié avec une juive 100 % et le mariage fut célébré
chez les juifs réformés.
Je suis en train tout de même de régulariser ma situation avec
le consistoire et j'en vois le bout grace à D... . Par contre je me pose
une question, ma femme est enceinte et il se pourrait bien que ce soit un fils.
Si c'est le cas, pour la cérémonie est ce que je vais compter
(si celà est fait par un mohel traditionnel et c'est mon but) ou non
car je crois qu'il faut un myniane de 10 personnes et que le père soit
présent ? Dois je au contraire ne pas faire partie de l'assistance (à
mon grand regret)? Car il se pourrait bien que ma confirmation de judéité
ne soit pas encore prononcée si l'enfant naît.
Autre question et le rachat par un Cohen car ce serait un premier né
? Je me pose des questions mais je suis très attaché à
nos traditions et en la matière tout au moins en France c'est le Consistoire
qui détermine ce type de questions.
Voilà, j'espère que vous pourrez m'éclairer car je suis
très inquiet et je n'ai pas encore osé poser la question à
mon rabbin et au consistoire.
Cordial Shalom
Cher
ami,
Je suis désolé de ne pas être apte à répondre
à vos questions.
Il semble clair à première vue que les Rabbins qui vous ont demandé
de vous "convertir" ne peuvent accepter de vous compter dans le minyan. Mais
ceci peut être contourné dans une assemblée de plus de dix
personnes.
Les mêmes raisons font que vous ne pourriez pas prononcer les bénédictions
sur la Brit Milah qui reviennent au père, et que vous ne pouvez procéder
au Pidyon haben.
On pourrait toutefois imaginer que vous donniez une procuration conditionnelle
à Mr X ou Y, qui établisse que si vous êtes juif "de plain-pied"
vous déléguez le dit sieur pour faire pratiquer la Brit Milah,
un peu comme un papa qui est au loin et se décharge sur un autre. Ce
pourrait être le Sandak qui récitera alors la bénédiction
de la Milah.
Un montage semblable en plus compliqué pourrait se concevoir pour le
rachat du premier né.
A vrai dire, mon bla bla vous arrange peu, car il faudrait vous tourner vers
le rabbinat qui vous accompagne dans la démarche de "conversion", ou
vers le Rav du Beth Hamidrach où vous étudiez et obtenir leur
avis.
Bon courage et Chalom
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Question
de JK
je desire me convertir et me faire circoncire, pouvez-vous me faire la circoncision
et m'indiquer le cout de l'operation
JK
Cher
JK,
La circoncision en vue de conversion se fait au terme du processus de conversion,
après entretien avec les membres du Tribunal Rabbinique gèrant
la conversion. C'est alors sur demande rabbinique expresse qu'est opérée
cette dernière étape. Les Rabbins qui seront amenés à
vous aider dans cette démarche vous guideront vers le Mohel de leur choix.
Bonne route et Chalom
Aharon
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De
J., octobre 2001
Bonjour je suis juive pratiquante et je sors actuellement avec un homme originaire
de la Martinique qui est croyant mais non pratiquant (il pratiquait autrefois
l'Hindouisme). Il est très attaché à moi (je le suis également)
et envisage de se convertir au judaïsme pour vivre avec moi. Je lui ai
expliqué qu'il lui fallait de réelles motivations pour se convertir
et qu'il ne devait pas le faire uniquement pour être avec moi. Je lui
expliqué que "devenir juif" c'est s'engager réellement à
respecter les lois de D... et que même si sa conversion avait lieu j'aurais
peur de l'avenir en sachant qu'un jour ou l'autre il pourrait me dire qu'il
ne veut plus pratiquer le judaisme. Je ne sais pas quoi faire j'aimerais que
quelqu'un le conseille sur cette situation.
Comment puis-je lui faire confiance réellement?
D'autre part son projet est de vivre à la Martinique et le mien de faire
mon alyah en Israel. J'espère que vous saurez me conseiller et me guider
vers des centres d'études qui pourraient nous aider tous les 2 (il a
40 ans et moi 30). Merci de votre aide.
Chère J,
Votre lettre m'a laissé perplexe, malgré la simplicité
apparente de la question posée.
Je me suis toujours demandé ce que peut signifier "sortir avec" lorsqu'on
se définit soi même comme "pratiquant". Un tel dilemme a été
posé par la petite amie non juive d'un "juif pratiquant", et j'avoue
avoir été secoué.
Notre service de D.ieu est certes basé sur la pratique des 613 Mitsvoth,
données au Sinaï à nos ancêtres, (qui incluent la possibilité
aux Gentils de se convertir) mais aussi sur l'idée de l'originalité
du Peuple Juif, unicité telle que nous nous faisons un devoir de la cultiver
en veillant à mettre des barrières là où il le faut
pour ne pas arriver à des unions mixtes.
Mais je suppose que vous n'attendez pas de moi une leçon de morale, autant
parce que vous avez votre âge que parce que d'autres l'ont fait avant
moi.
Concrètement, une conversion sincère de votre ami pourrait l'amener
à se poser des questions sur vos propres motivations, dans la mesure
où vous même ne respectez pas un ou plusieurs points de notre "religion".
Il est même arrivé qu'un converti repousse sa fiancée, au
prétexte qu'elle ne s'est pas comportée comme une fille d'Israël
aurait du se comporter … en fréquentant un non juif avant sa conversion.
C'est un cas extrême, ou historique, nous n'en sommes pas là.
Dans tous les cas, une conversion de sa part exigerait de vous un effort (peut
être souhaitable même sans cela) pour mieux adhérer aux préceptes
de la Torah. Etes vous prête à faire cet effort, à vous
remettre en question? Oui certainement puisque vous demandez conseil à
l'inconnu que je suis.
Il conviendrait, notamment si vous êtes en région parisienne ou
à proximité d'une "métropole" juive de vous tourner vers
un rabbin, jeune ou moins jeune, donnant des cours publics comme privés,
et qui soit à même de parler votre langage, de rentrer dans votre
problématique et de vous guider tous les deux.
Notez que la vie dans un "trou" comme La Martinique, île par ailleurs
certainement fort agréable, est peu propice au développement d'une
vie juive harmonieuse: quasi absence de vie communautaire, de Cacherouth, d'écoles
juive, de rabbinat local, font qu'un juif ne peut que survivre là bas,
et non s'épanouir. Le retour au pays pour un autochtone représenterait
de plus un grand risque de retour à son cadre de vie antérieur,
tant sur le plan religieux, familial, que ses anciennes copines…
(…)
Chère J.
Il m'est bien difficile de conseiller ou repousser une âme qui souhaite
se rapprocher de la Torah de vérité, surtout sur une simple impression
épistolaire.
A priori une quête de spiritualité émanant de quelqu'un
qui a déjà bourlingué dans l'hindouisme devrait être
dirigée sur une de ces yéchivot israéliennes "exotiques"
qui récupèrent nombre de jeunes juifs de retour d'Inde, et où
le langage utilisé est le plus approprié pour leur expérience
passée. D'un autre côté, il s'agit ici d'une conversion
sous tendue par un mobile peu "cacher"…
En ce qui vous concerne, notez qu'une conversion peut demander des années,
surtout en France où les candidats à la conversion sont peu aidés
par l'autorité rabbinique.
Avez vous songé à "immerger" votre ami dans un milieu juif, voire
plusieurs, pour qu'il se rende compte de ce qu'est une communauté, une
éducation juive, une Yéchivah, qu'il palpe les difficultés
que peut rencontrer un converti, surtout s'il est en plus homme de couleur.
Avez vous songé pour vous même à vous demander comment vous
êtes arrivée à cette situation? Quels seront les efforts
à faire pour être un jour (peut être) la femme d'un converti
vraiment épris de la pratique scrupuleuse de la Torah?
Fréquentez vous la communauté de votre ville?
J'ai un ami rabbin à C.. auquel vous pourriez vous adresser pour des
cours ou des contacts avec des familles juives religieuses (...)
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