Hilkhot Milah Rambam.

Séfer Ahavah : Hilkhot Milah (Rambam)
Livre de l’Adoration : Lois concernant la Brit Milah.
Maïmonide.

Traduction: Aharon

Ce livre contient(1) une Mitsvah positive : circoncire les mâles au huitième jour.

Chapitre 1
1 La circoncision est un commandement positif, pour lequel on est passible de la peine de retranchement, ainsi qu’il est dit : " tout mâle incirconcis qui n’ôtera pas l’excroissance de sa chair, cette âme sera retranchée de son peuple ". Il incombe au père de circoncire son fils, et au maître de circoncire son serviteur, qu’il s’agisse d’un esclave né en son domaine ou d’une acquisition. Si le père ou le maître ont transgressé et n’ont pas pratiqué la circoncision, ils ont commis la faute d’annuler un commandement positif, mais ne sont pas passibles de retranchement, car cette peine ne concerne que l’incirconcis lui même. Il incombe alors au tribunal rabbinique de faire circoncire l’enfant ou l’esclave en son temps, et de ne pas laisser un enfant d’Israël ou un de leurs esclaves incirconcis.
2 On ne circoncit le fils qu’avec l’accord du père, sauf s’il a négligé et s’est abstenu de le faire circoncire, cas dans lequel le tribunal rabbinique le fait circoncire contre son gré. Si son cas a échappé au tribunal rabbinique qui ne l’a pas fait circoncire, c’est à lui de se faire circoncire lorsqu’il grandit. Pour chaque jour qui passe, à l’âge adulte, sans qu’il n’ait fait sa circoncision, il enfreint un commandement positif, mais il ne se rend passible de retranchement que le jour de sa mort, étant resté incirconcis volontairement.
3 Aussi bien un esclave né dans le domaine qu’un esclave pris au marché, le maître est obligé de les circoncire. L’esclave né au domaine est circoncis le huitième jour, tandis que l’esclave acheté est circoncis le jour même de l’achat, même s’il vient de naître.
4 Il se peut qu’un esclave acheté soit circoncis au huitième jour, comme il se peut qu’un esclave né au domaine soit circoncis le jour de sa naissance. Par exemple, s’il a acheté une servante et le bébé qu’elle porte en son ventre, il sera circoncis au huitième jour, bien qu’il ait été acheté individuellement, ceci par ce que l’acquisition de sa mère s’est faite d’abord.
5 S’il a acheté une servante pour le seul bébé qu’elle porte, sans intention de l’asservir elle même, et que l’enfant naît dans le domaine, il est circoncis le jour même, puisqu’il est acquis le jour même de sa naissance, sa mère n’étant pas une servante dans une maison juive. Si toutefois la mère s’asservit juste après la naissance(2), le jour même, il sera circoncis le huitième jour.
6 Si on a acheté un esclave adulte d’entre les non Juifs, et que celui ci refuse de se circoncire, on s'efforce de le convaincre durant douze mois. Au delà de çà, il est interdit de le garder incirconcis, et il faut le revendre à un non Juif. Si toutefois c’était une condition préalable à l’achat de ne pas le circoncire, il est permis de le garder incirconcis, à condition qu’il ait accepté les sept lois des Fils de Noa’h(3) et le statut de l’étranger résidant(4). S’il refuse d’adhérer aux lois noa’hides, il est exclu immédiatement du domaine du Juif. On n’accorde d’ailleurs le statut d’étranger résidant qu’à l’époque où le jubilé(5) se pratique.
7 Un étranger qui est admis à se convertir se fait circoncire avant tout. S’il avait déjà été circoncis en tant que non Juif, on lui fera couler un peu de sang le jour de sa conversion.
De même, si un nourrisson naît circoncis(6), on doit lui faire couler une goutte de sang, en tant qu’entrée dans l’Alliance, et ce le huitième jour. Un enfant né avec une ambiguité sexuelle doit également être circoncis le huitième jour. De même, celui qui naît par césarienne ou qui naît avec une double excroissance(7), sera circoncis au huitième jour.
8 La circoncision ne peut avoir lieu que durant le jour, après le lever du soleil, que ce soit en son temps le huitième jour, ou que ce soit au delà, ainsi qu’il est dit " le huitième jour " : le jour et non la nuit. Si toutefois la circoncision a été anticipée à l’aube(8), c’est valable. On peut effectuer la Brit Milah en tout moment de la journée, mais malgré tout il vaut mieux l’effectuer tôt, car " les gens zélés s’empressent d’accomplir les Mitsvoth ".
9 L’accomplissement de la Milah en son temps, le huitième jour, repousse Chabbath, tandis qu’une Milah hors son temps ne repousse pas les interdits de Chabbath ou des Jours de Fêtes. Quel qu’en soit le moment, l’accomplissement de la circoncision repousse les interdits liés à la Tsaraat(9) Si par exemple une tache de " bahéret "(10) se trouve sur la chair du prépuce, on l’ôtera avec le prépuce, bien que l’ablation de cette lésion fasse l’objet d’une interdiction de la Torah : un ordre de faire repousse un ordre de ne pas faire.
10 De la même façon que la circoncision de son fils repousse Chabbath, la circoncision le huitième jour d’un esclave né au domaine repousse les interdits de Chabbath si ce jour est un Chabbath. Sauf dans le cas où sa mère ne s’est immergée en tant qu’esclave qu’après sa naissance, car dans ce cas, sa circoncision qui aurait dû être accomplie le huitième jour ne repoussera pas Chabbath.
11 Voici les circoncisions qui ne peuvent être effectuées le Chabbath : un bébé qui serait né circoncis, un prématuré né durant le huitième mois de grossesse, avant d’avoir atteint sa maturité, car il est considéré comme un avorton(11) qui a peu de chance de survie, un enfant né par césarienne, un enfant de sexe indéterminé, et celui qui aurait deux prépuces. Tous ceux ci seront circoncis le dimanche qui est leur neuvième jour.
12 Pour celui qui est né au crépuscule(12) , entre jour et nuit, on comptera huit jours à partir de la nuit, et il sera circoncis au neuvième jour, qui n’est peut être que le huitième jour. S’il était né un vendredi après midi au crépuscule, sa Brit Milah ne pourra repousser Chabbath, et il sera circoncis le dimanche, car on ne peut repousser Chabbath pour un tel doute.
13 Celui qui est né prématurément durant le huitième mois, s’il est fini jusque dans son duvet et ses ongles, c’est de fait un prématuré de sept mois, et on pourra s’en occuper Chabbath et à ce titre le circoncire. Mais s’il naît avec le poil rare et les ongles non formés comme il faudrait, c’est un prématuré de huit mois qui aurait pu naître à neuf mois mais est sorti immature. Son pronostic n’est pas bon et on ne peut s’en occuper ni le circoncire Chabbath. Ce n’est qu’après trente jours qu’il sera considéré comme tout autre enfant et non plus comme un avorton.
14 Un prématuré de sept mois qui est sorti entier est considéré comme viable et peut être circoncis Chabbath. Si l’on hésite entre le septième mois et le huitième mois, on le circoncira tout de même Chabbath : si c’est un prématuré de sept mois et qu’il est sain, la loi est que sa circoncision repousse Chabbath, et s’il est né au huitième mois, la Brit Milah serait effectivement interdite, mais celui qui le circoncit ne fait que couper de la chair(13), puisqu’il est considéré comme un avorton.
15 Si le bébé a sorti sa tête au crépuscule, bien que l’expulsion se soit effectuée à la nuit tombée, on ne pourra le circoncire Chabbath. Chaque cas dont nous avons dit qu’il ne peut repousser Chabbath ne peut non plus repousser le premier jour de Yom Tov, mais il repousse le second jour de fête, à l’exception du second jour de Roch Hachanah. De même une Brit Milah au delà du huitième jour ne repousse ni le premier ni le second jour de Roch Hachanah.
16 Un malade ne sera pas circoncis avant qu’il n’ait guéri. Du jour de sa guérison, on lui compte sept jours, à l’heure près, puis on le circoncit. De quel cas parlons nous ? Lorsqu’il a été pris de fièvre, ou tout symptôme semblable. Si par contre il avait souffert des yeux, on le circoncira immédiatement après sa guérison.
17 Un nourrisson qui est très ictérique le huitième jour ne pourra être circoncis jusqu’à ce que son sang revienne normal et qu’il ait repris un aspect de nouveau né sain. De même s’il a un aspect très rouge, comme s’il avait été badigeonné, on remettra sa circoncision jusqu’à ce qu’il reprenne un aspect normal, car ceci est un signe de maladie, et on doit être très attentif à ces choses là.
18 Une femme qui aurait eu un premier garçon décédé des suites d’un Brit Milah qui l’aurait affaibli, puis un second garçon décédé ainsi, même d’un second mariage, ne fera pas circoncire son troisième enfant à sa naissance. On le laissera grandir et prendre des forces. On ne doit circoncire qu’un enfant sain, car un risque vital repousse tout. On pourra toujours circoncire plus tard, mais on ne pourra jamais ramener à la vie ...


Chapitre 2

1 Tous sont aptes pour effectuer la circoncision, y compris un Juif incirconcis(14), un esclave, une femme ou un enfant, qui pourront circoncire en absence d’homme pour le faire. Mais un non Juif n’est pas valide pour effectuer une Milah ; cependant si une circoncision a été faite par un non Juif, on n’a pas besoin de recommencer la circoncision. Tout instrument peut être utilisé pour la circoncision, même du silex, du verre ou tout instrument tranchant. On n’utilisera pas un copeau de bois à cause du danger(15). Le mieux est de couper avec un objet métallique, couteau ou ciseaux, et l’usage chez tout Israël est de couper avec un couteau.
2 Comment se fait la circoncision ? On sectionne(16) toute la peau du prépuce de façon à exposer le gland. Puis on déchire la fine membrane(17) sous jacente avec l’ongle, et on la rabat de part et d’autre, pour que tout le gland soit bien visible. Ensuite on aspire le sang jusqu’à ce qu’il sorte des endroits les plus profonds de la plaie, pour que l’enfant ne soit pas en danger. Et tout Mohel qui ne pratique pas l’aspiration, on l’écarte. Après l’aspiration, on pose un pansement ou un onguent.
3 Il peut persister des lambeaux de peau qui invalident la Milah - ou qui ne l’invalident pas. S’il persiste du prépuce une peau qui recouvre la majeure partie de la couronne du gland(18) il est incirconcis comme il l’était avant. Ceci fait partie des " lambeaux qui invalident la Milah ". S’il n’en reste qu’un peu, qui ne recouvre pas la majorité de la hauteur du gland, ce sont des " lambeaux qui n’invalident pas la Milah ".
4 Le circonciseur, tant qu’il est encore affairé à la circoncision doit se reprendre pour corriger tous ces défauts. S’il a terminé, il ne recommencera que pour les défauts qui invalident la circoncision, mais non pour les autres. S’il a coupé, mais n’a pas effectué la pri’ah (déchirure de la muqueuse), c’est comme s’il n’a rien fait.
5 Après une circoncision, un enfant qui a une peau particulièrement souple, ou qui est gras(19) peut avoir une retombée de peau qui masque sa circoncision. On l’examinera en état d’érection : s’il semble circoncis, il n’y a rien besoin de faire, sauf peut être repousser les peaux en arrière, pour qu’il ne semble pas incirconcis. Si en érection il reste incirconcis, il faut recouper la peau excédentaire de part et d’autre, jusqu’à ce que le gland soit découvert, au moins en érection.
Ces choses là sont recommandées par nos Sages, mais quant à la Torah, puisqu’il a été circoncis, même si cela ne se voit pas, il n’y a pas besoin de recommencer.
6 On effectue toutes les étapes de la Milah durant Chabbath : on coupe, on déchire, on aspire, on réintervient sur les lambeaux qui invalident la Milah, même si l’on pensait avoir terminé la Milah, et même ceux qui ne l’invalident pas, tant qu’on n’a pas terminé le travail, puis l’on procède au pansement.
La préparation des instruments de la Milah ne repousse pas Chabbath. Si par exemple on ne trouve pas de couteau, on ne peut le forger durant Chabbath, ni l’apporter d’un autre endroit, même d’une cour dépourvue d’Erouv(20). Même dans ce dernier cas où l’obligation d’un Erouv est une institution des Sages, on ne pourra y contrevenir pour apporter le couteau, puisqu’il était possible de l’apporter avant Chabbath.
7 De même on ne pourra piler les ingrédients nécessaires aux soins, chauffer de l’eau pour le bain du petit, ou préparer un pansement ou l’émulsion de vin dans de l’huile(21). S’il n’a pu piler du cumin avant Chabbath, il pourra en mâchonner un peu puis le mettre sur le pansement. De même, il pourra verser l’huile à part et le vin à part. Voici la règle : tout ce qui peut être fait avant l’entrée de Chabbath ne repousse pas Chabbath, au point que s’il a oublié de préparer les instruments et accessoires, la Brit Milah sera repoussée au lendemain neuvième jour.
8 Si après qu’on a circoncis le bébé durant Chabbath l’eau chaude s’est renversée, ou les médicaments se sont répandus, on peut en préparer à nouveau. Ceci parce que on considère que l’enfant pourrait être en danger si les soins ne lui sont pas donnés.
Les endroits où l’usage est de laver l’enfant, on le lave, que ce soit Chabbath avant la Brit Milah ou après, ou que ce soit le troisième jour de la Brit Milah qui tombe un Chabbath, que ce soit un bain complet ou un nettoyage de sa plaie, que ce soit de l’eau chauffée avant ou pendant Chabbath, tout ceci pour ne pas le mettre en danger.
9 Si l’on n’a pas apporté le couteau depuis la veille de Chabbath, on demande à un non Juif de l’apporter durant Chabbath, pourvu qu’il ne l’apporte pas à travers le domaine public(22). La règle est la suivante : tout ce qui nous est interdit Chabbath par les Sages, il sera permis de demander à non Juif de le faire pour exécuter une Mitsvah en son temps. Tout ce qui est un des travaux interdits par la Torah, il nous sera interdit d’en demander la réalisation par un non Juif pendant Chabbath.
10 La préparation des ustensiles pour une Brit Milah ne repousse pas les interdictions de Yom Tov, même si c’est le huitième jour, puisque tout aurait pu être préparé depuis la veille de la Fête. Nous l’apprenons d’un raisonnement a fortiori : si déjà ces préparations ne repoussent pas les interdictions rabbiniques de Chabbath, comment pourraient ils repousser des commandements négatifs de la Torah ? On pourra par contre préparer les épices et médicaments, puisqu’on pourrait les préparer pour l’alimentation et on pourra de même battre l’huile et le vin.

Chapitre 3
1 Celui qui effectue la circoncision prononce, avant de couper, la bénédiction : " Qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné sur la Milah ", si c’est la circoncision du fils d’un autre. Si c’est son fils qu’il circoncit, il dira " et nous a ordonné de circoncire le fils "(23). Le père du bébé dit une seconde bénédiction : " Béni sois Tu Hachem(24) notre D.ieu Roi du monde, Qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné de l’admettre dans l’Alliance de notre ancêtre Avraham ". La raison de cette bénédiction est que c’est une Mitsvah plus grande pour un père de faire circoncire son fils que de faire circoncire tout autre Juif incirconcis qui serait parmi nous. C’est pourquoi, en l’absence du père, personne ne dit cette bénédiction. Certains ont enseigné que cette bénédiction peut être dite par le Beth Din ou par tout autre Juif, mais il n’est pas correct d’agir ainsi.
2 L’assistance, qui doit être debout, répond " de même que tu l’as fait rentrer dans l’Alliance, puisse tu le mener jusqu’à la Torah, le dais nuptial et la pratique des bonnes actions ".
3 Ensuite, le père, le Mohel (25), ou un des assistants dira la bénédiction " Béni sois Tu Hachem notre D.ieu Roi du monde, Qui a sanctifié le préféré(26) depuis sa conception, a imprimé Sa loi en sa chair, a marqué sa descendance du Signe de Sa Sainte Alliance. C’est pourquoi, D.ieu vivant, notre Part, notre Rocher, ordonne de sauver notre âme qui vivifie notre chair et de l’épargner de la destruction par le mérite de l’Alliance mise en notre chair. Béni sois Tu D.ieu, Qui scelle l’Alliance ". Puis le père prononce la bénédiction " Chéhé’héyanou "(27).
4 Celui qui circoncit des convertis dira " Béni sois Tu Hachem notre D.ieu Roi du monde, Qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné de circoncire les convertis et de faire couler d’eux le sang de l’Alliance, car sans le sang de l’Alliance, le ciel et la terre n’auraient pu exister, ainsi qu’il est dit " si ce n’est pour l’accomplissement de Mon Alliance jour et nuit, Je n’aurais pas donné un rôle au ciel et à la terre "(28)".
5 Celui qui circoncit son serviteur dira " Qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné de circoncire les esclaves et d’en faire couler le sang de l’Alliance car sans le sang de l’Alliance le ciel et la terre n’auraient pu exister ". Mais s’il circoncit les serviteurs d’un autre, il dira " Qui nous a ordonné sur la Milah des serviteurs ". Celui qui circoncit un adulte doit recouvrir sa nudité avant de prononcer les bénédictions, puis il le découvre et le circoncit.
6 Si un converti a été circoncis avant de se convertir, ou si un petit est né circoncis, lorsqu’on fait couler une goutte de sang au titre de la Brit Milah, on ne prononce pas de bénédiction. De même pour un cas d’ambiguité sexuelle.
8 Répugnante est l’incirconcision dont sont affublés les non Juifs, ainsi que dit le Prophète Jérémie " car tous les peuples sont incirconcis ". Grande est la Milah comme on voit que Avraham ne fut appelé " intègre " qu’après avoir été circoncis, comme il est dit " marche devant Moi et sois intègre, et Je mettrai Mon Alliance entre toi et Moi ".
Tout celui qui renie la circoncision, et qui n’a pas ôté son excroissance, ou qui a tiré sa peau pour sembler incirconcis, même s’il pratique l’étude de la Torah et les bonnes actions, n’a pas part au monde futur.
9 Regarde la grandeur de cette Alliance : pas un instant de répit ne fut permis à Moché tant qu’il n’avait pas circoncis son fils bien qu’il fut dans le désert(29).
Sur toutes les Mitsvoth de la Torah ont été conclues trois alliances : " voici les paroles de l’Alliance que D.ieu a ordonnée ... en sus de l’Alliance qu’Il avait conclue sur le Mont ‘Horeb " (Devarim 28, 69). Et encore " Vous vous trouvez ce jour vous tous pour entrer dans l’Alliance de Hachem votre D.ieu " cela fait trois alliances. Pour la Brit Milah ont été conclues treize alliances avec Avraham : " Je mettrai Mon Alliance entre toi et Moi " (Béréchit 17, 2), " voici Mon Alliance avec toi " (id. 4), " J’accomplirai Mon Alliance entre toi et Moi " (id. 7), " toi tu garderas Mon Alliance " (id. 9), " voici l’Alliance que vous garderez " (id. 10), " et ce sera en signe d’Alliance (id. 11), " Mon Alliance sera en votre chair " (id. 13), " en Alliance éternelle " (id.), " Mon Alliance il aura transgressée " (id. 14), " J’accomplirai Mon Alliance avec lui, en Alliance éternelle " (id. 19), " Je maintiendrai Mon Alliance avec Its’hak " (id. 21).

Béni soit D.ieu Qui m’a aidé(30).

Notes:
1 Rambam recense toujours en début de livre les Mitsvoth qu’il va détailler dans ce livre.
2 L’entrée d’un esclave dans le domaine d’un Juif se concrétise par son immersion dans un bain rituel.
3 Les sept lois que D.ieu donna à la génération de Noa’h, à l’intention de tous les peuples de la terre, et qui s’imposent à toutes les nations, en tous temps, y compris de nos jours. L’observance de ces sept lois était impérative pour tous les non Juifs résidant en Israël (Guer tochav, l’étranger résidant), et pour tous les serviteurs canaanéens au service d’un Juif. Ces lois, détaillées dans les lois des Rois, dernier livre du Michné Torah de Rambam sont les suivantes :

l’interdiction de l’idolâtrie
l’interdiction du meurtre.
l’interdiction du vol.
l’interdiction de l’inceste.
l’interdiction de blasphémer.
l’interdiction de consommer la chair d’un animal vivant.
l’obligation de se doter de tribunaux et de lois régissant la cité.

4 L’étranger résidant était un non juif qui avait accepté les sept lois des Fils de Noa’h, mais n’était pas obligé de se circoncire et de s’immerger rituellement.
5 Le Yovel, ou jubilé, cinquantième année du cycle des années sabbatiques était également une année chômée, marquée par la libération de tous les serviteurs hébreux, et le retour des terres vendues à leur propriétaire initial. Nombre de lois n’ont cours que lorsque le Yovel se pratique, et le Yovel ne peut plus se faire depuis la destruction du Temple et la disparition du Sanhédrin.
6 Note du traducteur : les enfants qui naissent totalement circoncis sont tellement rares, que certains rabbins disent que cela n’arrive jamais, nonobstant les traditions qui veulent que Moché Rabbénou soit né circoncis. J’ai toutefois eu l’occasion d’en examiner un, en présence du Rav de la ville.
7 Certains enfants naîtraient avec un double prépuce.
8 Tsaraat, dite lèpre, est une affection cutanée mentionnée par la Torah et dont il est interdit d’ôter les lésions chirurgicalement. Si elles se trouvent sur le prépuce d’une personne à circoncire, l’obligation de circoncision l’emporte sur l’interdiction de couper.
9 Tsaraat, dite lèpre, est une affection cutanée mentionnée par la Torah et dont il est interdit d’ôter les lésions chirurgicalement. Si elles se trouvent sur le prépuce d’une personne à circoncire, l’obligation de circoncision l’emporte sur l’interdiction de couper.

10
" bahéret " est une catégorie de " tsaraat ". C’est une tache blanche de la peau glabre.
11 En absence de chance de survie il serait interdit de le toucher durant Chabbath.
12 Le crépuscule " Bein Hachemachoth " est un temps qui commence après le coucher du soleil et s’étend jusqu’à la tombée de la nuit. Sa durée varie selon les latitudes. Ce n’est plus le jour, et les Mitsvoth qui auraient dû être faites le jour n’y ont plus cours (Milah, Téfilin, Chofar, Loulav par exemple), et ce n’est pas encore la nuit au regard des obligations commençant à la nuit tombée (Matsah du soir du Seder de Pessa’h, Chavouoth).
13 Il est interdit de faire une plaie Chabbath. Cet enfant étant considéré comme non viable, on considère que la plaie portée (au cas où il n’y aurait pas d’obligation à le circoncire Chabbath) n’est pas interdite, et que celui qui la fait n’est qu’en train de couper de la viande.
15 Il s’agit d’un Juif dont les frères sont décédés des suites de circoncision, et qui n’a pas encore été circoncis parce qu’il n’a pas repris ses forces, et non de quelqu’un qui refuse la circoncision.
16 On craint que des échardes du bois ne viennent blesser la chair.
15 Maïmonide va nous exposer les trois temps de l’acte : " On sectionne " c’est la coupe, ou " ’hitoukh "; " on déchire " c’est la pri’ah; " on aspire " c’est la metsitsa.
17 La muqueuse interne.
18 Certains pensent qu’il faut comprendre " la majeure partie du relief du sillon balano préputial ".
19 Qui est gras avec une verge courte.
20 Dans une cour ou copropriété où résident plusieurs Juifs, on ne peut porter d’un appartement à l’autre durant Chabbath. Il est possible d’associer les différents résidents par un " Erouv ", possibilité de repas en commun, qui permettra de transporter d’une maison à l’autre.
21 Emulsion de vin dans de l’huile utilisée à l’époque pour verser sur la plaie. Toutes ces choses auraient pu être préparées avant Chabbath.
22 Il faudra qu’il l’apporte en traversant des cours ou des ruelles privées, mais non en traversant le " rechout harabim " domaine public de grand passage, là où l’interdiction de transporter est instituée par la Torah.
23 Maïmonide fixe dans ses Lois des bénédictions que si l’on effectue une Mitsvah pour soi même, on bénit " et nous a ordonné de faire ". Si l’on effectue la Mitsvah pour un autre, on dit " nous a ordonné sur l’action ". C’est pourquoi le Mohel, qui rend quitte le père de l’accomplissement de la Milah de son fils bénit " nous a ordonné sur la Milah ".
24 " Hachem " littéralement " le nom " est utilisé pour ne pas prononcer le nom divin en vain.
25 Le Mohel, avant de prononcer cette bénédiction se lavera les mains, et se rincera la bouche du sang de la Metsitsa.
26 Allusion à Its’hak, qui était sanctifié depuis le ventre de sa mère, et que D.ieu a nommé à Avraham " celui que tu aimes ".
27 Seul le père est apte à prononcer cette bénédiction, et en son absence nul ne la dit. On notera qu’il n’est pas dans l’usage ‘Habad de dire " Chéhé’héyanou " lors de la Brit Milah. Ceci est développé dans une lettre du Rabbi publiée dans cet ouvrage. Dans l’optique que cette bénédiction ne serait pas dite à cause de la douleur ressentie par le bébé, on oppose qu’elle devrait être dite compte tenu de la joie de l’accomplissement de la Mitsvah, malgré la souffrance physique. Le Radbaz note que les descendants des Marranes qui arrivaient à se faire circoncire disaient la bénédiction " Chéhé’héyanou ". Mais nous n’avons que les paroles de notre Maître ...
28 L’Alliance de la Brit Milah est présente jour et nuit, même quand l’homme endormi ne peut accomplir la volonté de D.ieu.
29 Voir Exode 4, 24 : Moïse s’était mis en route pour l’Egypte sans circoncire son second fils, et faillit mourir en route pour celà. Sa femme Tsiporah le sauva en prenant un silex et en faisant elle même la circoncision. On notera que selon le Séfer Mitsvoth Guedoloth (" Sire Moché " de Coucy, XIIème siècle) elle ne le fit pas elle même mais le fit circoncire.
30 Chacun des livres et halakhoth du Rambam se termine par cette louange à D.ieu.

Ce paragraphe est un extrait du livre

"Véyikaré Chémo",
Recueil sur la naissance et la circoncision,
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www.milah.fr